CAR NOUS NE SOMMES MÊME PAS CURIEUX DE VOIR DANS QUEL ÉTAT RESSORTIRA L’UNIVERS APRÈS AVOIR ÉTÉ SECOUÉ DANS NOTRE SHAKER

La poésie, elle en a marre de piétiner dans la gelée du patrimoine, elle n’en peut plus des muses, des beaux soirs d’automne, des élans du cœur, des spleens spleenétiques, des âmes en peine qui courent après l’amour perdu, des héros déçus.

 

La poésie, elle en a marre qu’on s'évertue à la coller sur une page.

Elle en a marre d’être faite pour les vers et de se compter en octosyllabes, en décasyllabes et en alexandrins.

 

La poésie, elle voudrait bien un peu flotter dans l’air, légère et peinarde, passer par toutes les sortes de gueules. Elle voudrait être gueulée par des grandes et des petites gueules sur tous les trottoirs, dans toutes les caves, le long de tous les périph’ et qu’on entende partout ses gros riffs juteux

 

La poésie et ses riffs juteux veulent trouver un nouvel auditoire. Un auditoire tout sauf notoire. La poésie se refile comme la syphilis. La poésie n’est pas safe. La poésie traîne dans tous les fonds de culotte, dans tous les abords mal-famés, dans toutes les zones apocryphes.

 

La poésie en a marre des petits caïds, elle veut être caressée par les seconds couteaux lourdaux, ceux qu’on calcule pas et qui colmatent les trous n’importe où.

 

La poésie, elle veut sortir des soupirails.

La poésie, c’est une mitrailleuse. Une batterie de mitrailleuses qui éructe sans discernement. En plein dans le tas, le tas

                                                               des immobiles, le tas des prudents

                                               le tas des

planqués                                 sous                               les

 

                               immondices sous les portefeuilles d’actions

 

 

Une poésie grasse et volubile et jamais soluble et aux échos funky-punk où les ridicules engueulades entre grands, petit-moyens et petits bourgeois n’ont plus cours. Une poésie qui met les pieds dans le cambouis. Une poésie dé-faîte de ses flics et de ses curés

La poésie de la dégueulasserie          la poésie de la

bêtise bêtifiante

 

Une poésie libérée de la récitation constipée et qui n’inspire pas un respect distant une limite à ne pas sauter. Une poésie à tous les carrefours.

Une poésie faite par des genoux écorchés. Les genoux des enfants. Les genoux de ceux qui couchent dehors. Les genoux des toxicos et des alcooliques.

Une poésie qui saute les ponts. Une poésie qui saute les cons. Une poésie qui saute loin. Une poésie qui ne s’assied pas dans les salons et met des coups de tête dans les écrans.


collectifDRU

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Derniers commentaires

  • .

    Stecha.old 02.06.2015 08:03
    RE: .
    La confiture à poète c'est la tendresse du monde ou la crème de la Ligoudille.

    Lire la suite...